L’équipe Depuis quelques mois, je fais partie du projet « Chaire Gynai », du grec « Bienvenue, femme ». C’est un projet pour les femmes réfugiées avec enfants et pour celles immigrées en situation de vulnérabilité, qui a été voulu par le pape François et qui a été confié à l’"Associazione Scalabrinian con i Migranti Onlus", en collaboration avec plusieurs Congrégations féminines présentes sur le territoire romain.
Ce projet dispose de deux maisons au sein desquelles sont accueillies des femmes dont le statut de réfugié en Italie a été déjà reconnu et d’autres qui devraient régulariser leur situation. Les maisons accueillent actuellement 19 femmes et 7 mineurs venant de Syrie, d’Ouganda, du Sénégal, du Congo, du Cameroun, d’Éthiopie, d’Inde, du Burundi et des Philippines.
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Mon service dans ces deux maisons d’accueil consiste à accompagner des femmes et des enfants dans leur quotidien et de favoriser, avec les Sœurs d’autres Congrégations, leur parcours d’autonomie par plusieurs moyens : l’étude de la langue italienne, les tests de préparation pour passer le permis, la recherche d’emploi et de logement, l’obtention de certains documents.
Je suis reconnaissante à Dieu pour ce service et je peux dire que ce n’est pas seulement moi qui donne, c’est un don mutuel.
Ma présence dans les deux maisons est quotidienne, ce qui me permet de mieux connaître les pensionnaires, qui commencent peu à peu à me percevoir comme une sœur qui chemine avec elle.
C’est toujours agréable d’être accueilli par un enfant qui court à votre rencontre et qui vous serre fort dans ses bras, ou avec un café, un petit déjeuner syrien particulier, une boisson sénégalaise.
Le partage de la nourriture est ce qui donne le plus le sentiment de maison et de famille. J’ai goûté et je goûte encore avec elles des plats simples, faits avec amour, vraiment délicieux, qui sont non seulement un délice pour le palais, mais aussi un excellent prétexte pour apprendre l’italien. Chaque recette est traduite de l’arabe vers l’italien.
C’est souvent dans ces moments informels que j’écoute et accueille leurs histoires de guerre, la décision de fuir, la nostalgie de celles qui ont tout quitté ou qui n’ont plus personne dans leur patrie.
Le 1er juin dernier, nous avons fêté l’anniversaire de ce projet. Les préparatifs ont commencé bien avant et tout le monde était de la fête.
La cuisine ensemble
Chaque femme a préparé des objets de son pays d’origine ou des bonbons à vendre. J’ai été frappée par leur complicité et l’absence de « concurrence » avec celles qui vendaient le plus. À la fin tout ce qui restait a été mis en commun et toutes ont partagé.
Nous avons installé des stands où toutes les activités des deux maisons ont été présentées ; de plus, quelques amis nous ont offert un spectacle musical.
Je sens vivre ces paroles de Mère Françoise : « Je reconnaissais le Seigneur dans les pauvres et les souffrants comme si je l’avais vu avec les yeux du corps », qui expriment bien notre charisme de guérison et qui me font sentir en harmonie avec ces sœurs et leurs enfants, cette portion d’humanité fragile que Dieu nous a confiée.
Sr. Loredana Giuliano, sfp
Publié : 03/09/2019